Quel est l’avenir de l’automobile ?

Fin des ventes de véhicules thermiques en 2035, montée en puissance des voitures électriques, émergence des véhicules autonomes, intensifications des commercialisations chinoises et indiennes, préoccupations environnementales croissantes…Comment la filière automobile française se prépare-t-elle à de telles mutations ? Quels sont les véhicules de demain ?
Le Groupe Morbihan Auto vous propose d’explorer à travers cet article, les tendances et les innovations qui façonneront l’avenir de l’automobile.

Évolution des technologies dans le secteur automobile

Véhicules électriques

Les véhicules électriques connaissent depuis quelques années déjà, une montée en puissance plus que significative, transformant progressivement le paysage de l’industrie automobile connu jusqu’alors.

Points forts :

  • Parmi les principaux avantages de ces moteurs électriques, on note bien entendu que leur impact sur l’environnement est grandement réduit : les émissions de gaz à effet de serre sont nettement inférieures à celles des véhicules thermiques.
  • Les voitures électriques présentent également des coûts d’entretien relativement faibles, notamment en raison de la simplicité de leur moteur électrique et de l’absence de nombreux composants mécaniques sujets à l’usure.
  • Par ailleurs, on note que les efforts de R&D permettent une nette amélioration de l’autonomie des batteries ainsi qu’une plus grande rapidité des temps de recharge, rendant ces véhicules de plus en plus pratiques pour les consommateurs, y compris ceux effectuant des trajets conséquents.

Points faibles :

  • Parmi les freins, on note en revanche un coût initial d’achat relativement élevé, bien que les prix tendent à baisser grâce aux progrès technologiques et aux aides gouvernementales.
  • Par ailleurs, l’infrastructure de recharge, bien qu’en pleine expansion, n’est pas encore aussi développée que le réseau de stations-service.
    Enfin, la production mais aussi et surtout, le recyclage des batteries soulèvent des préoccupations environnementales mais aussi éthiques, notamment en ce qui concerne l’extraction des matériaux nécessaires, tels que le lithium et le cobalt par exemple.

Malgré ces divers défis, les perspectives pour les véhicules électriques sont prometteuses, et leur adoption croissante marque un tournant vers une mobilité plus durable et innovante.

Véhicules à hydrogène

Les véhicules à hydrogène représentent, eux aussi, une alternative prometteuse aux véhicules thermiques, voire même aux véhicules électriques à batterie.

Mais tout d’abord, l’hydrogène, kesako ?
L’hydrogène (H) est le principal constituant du soleil ! Il est aussi et surtout l’élément chimique le plus abondant dans l’univers ! Souvent trouvé sous forme de gaz, il est incolore, inodore et très inflammable.
L’hydrogène est un très bon vecteur énergétique, il est donc en pleine capacité de stocker et de transporter l’énergie, ce qui en fait un candidat idéal pour les applications de mobilité propre.

Mais comment fonctionne réellement un moteur à hydrogène ?
Les véhicules à hydrogène utilisent une pile à combustible pour produire de l’électricité. Cette pile fonctionne en associant l’hydrogène stocké dans un réservoir à de l’oxygène, créant alors une réaction électrochimique. Cette réaction crée ensuite de l’électricité, de la chaleur et de l’eau comme sous-produit, et c’est bien cette électricité produite qui est ensuite utilisée pour alimenter un moteur électrique, qui propulse le véhicule.

Points forts :

  • L’un des principaux avantages des véhicules à hydrogène est leur capacité à offrir une excellente autonomie, quasi comparable à celle des véhicules traditionnels, tout en ne produisant que de l’eau !
  • On note par ailleurs, un temps de ravitaillement en hydrogène comparable à celui des carburants fossiles, ce qui les rend très pratiques pour les utilisateurs habitués aux stations-services. L’hydrogène peut également être produit à partir de diverses sources, y compris les énergies renouvelables, contribuant ainsi à une réduction potentielle des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule.

Points faibles :

Cependant, les véhicules à hydrogène présentent aussi des limites.

  • L‘infrastructure de ravitaillement en hydrogène est tout d’abord, très limitée.
  • Et surtout, le coût de production de l’hydrogène reste très élevé, influençant directement le coût initial d’achat des véhicules.
  • Enfin, et non des moindres, le stockage et le transport de l’hydrogène posent des défis techniques et de sécurité, notamment en raison de sa nature hautement inflammable et de la nécessité de maintenir des conditions spécifiques de pression et de température. Malgré ces freins et défis, les avancées technologiques et investissements croissants dans l’infrastructure de l’hydrogène indiquent que ces véhicules pourraient jouer un rôle crucial dans l’avenir de la mobilité durable.

Voitures autonomes

Les véhicules autonomes sont des véhicules qui, grâce à une combinaison de capteurs, de caméras, de radars, et d’IA, sont capables de circuler sans intervention humaine.

Points forts :

  • L’une des principales motivations à la commercialisation des véhicules autonomes est leur potentiel d’amélioration de la sécurité routière.
    Ces véhicules seraient potentiellement capables d’éliminer les erreurs humaines, qui sont bien souvent responsables de la majorité des accidents de la route.
  • De plus, les véhicules autonomes pourraient optimiser la circulation et donc réduire les embouteillages, mais aussi améliorer l’efficacité énergétique en maintenant des vitesses constantes et en choisissant des itinéraires optimaux.

Points faibles :

  • L’un des défis majeurs de ce type de véhicules est bien sûr, la complexité technologique et les coûts associés à leur mise en œuvre. Le développement et le maintien des outils nécessaires à leur fonctionnement sont coûteux, ce qui se répercute directement sur le prix final des véhicules.
  • Par ailleurs, il existe des préoccupations majeures en termes de cybersécurité, car ces véhicules connectés pourraient être la cible de piratages. Les questions de responsabilité en cas d’accidents impliquant un véhicule autonome restent également très floues, posant des questions juridiques et éthiques qui sont pour l’instant sans réponse !

Nouveaux modèles économiques poussés par de nouveaux enjeux environnementaux

La prise de conscience environnementale et l’évolution rapide des technologies de mobilité bousculent les comportements de consommation et les attentes des consommateurs. Il est donc très possible que de nouveaux modèles économiques voient le jour dans le secteur automobile.

Mobilité partagée

La mobilité partagée, notamment le covoiturage et l’autopartage, ont profondément transformé la manière dont les individus utilisent les véhicules. Cette mobilité partagée consiste en la mise à disposition du public de moyens de transports généralement utilisés de manière individuelle. Plutôt que de posséder leur propre voiture, beaucoup de conducteurs optent désormais pour des solutions plus flexibles mais aussi plus économiques qui permettent de partager des trajets ou de louer des voitures à la demande. Ce changement réduit le nombre de véhicules nécessaires sur les routes, diminue les émissions de gaz à effet de serre et allège les charges financières pour les utilisateurs.

Leasing

En parallèle, les abonnements et autres services à la demande sont en pleine expansion.
De nombreuses entreprises du secteur automobile offrent désormais des formules d’abonnement qui permettent aux clients de ne pas acheter le véhicule, et de changer régulièrement le véhicule loué. C’est par exemple le cas des offres de leasing telles que les formules LOA ou encore LDD qui représentent désormais une grande part des usages de voitures.
Ces services modifient fondamentalement les modèles de consommation : on passe d’une approche axée sur la propriété à une approche axée sur l’utilisation.
Les consommateurs peuvent ainsi bénéficier d’une flexibilité accrue et d’une expérience utilisateur améliorée, tout en réduisant les coûts associés à l’entretien et à la dépréciation des véhicules.

Pour les constructeurs automobiles, ces nouveaux modèles économiques représentent à la fois un énorme défi et une belle opportunité !
Ils se doivent d’adapter leurs stratégies commerciales pour répondre à la demande croissante de solutions de mobilité partagée, mais aussi de services à la demande, notamment leasing. Cela implique tout d’abord, de repenser la conception elle-même des véhicules pour qu’ils soient plus polyvalents, mais aussi de développer des partenariats avec des entreprises technologiques et des fournisseurs de services de mobilité.

Une nécessaire mutation des infrastructures du secteur automobile

Toutes ces mutations, tant en termes de technologies que de manières de consommer, impliquent nécessairement une évolution des infrastructures dans le secteur automobile.

Infrastructures de recharge

Le développement des infrastructures de recharge sera, dans l’avenir, un impératif pour soutenir la transition vers une mobilité électrique durable. Cela implique, bien sûr, la création de stations de recharge accessibles à tous, et réparties stratégiquement dans les zones urbaines mais aussi rurales. Les technologies de recharge doivent également évoluer pour offrir des solutions de recharge beaucoup plus rapide, réduisant ainsi le temps d’attente pour les utilisateurs et rendant les véhicules électriques plus pratiques pour les longs trajets. 

Infrastructures routières

Parallèlement, les infrastructures routières intelligentes vont devenir indispensables, intégrant des capteurs et la communication V2X (Vehicle-to-Everything), permettant une interaction fluide entre les véhicules et leur environnement, améliorant ainsi la sécurité et l’efficacité du trafic.

Urbanisme

Enfin, et non des moindres, l’urbanisme et la planification des villes doivent évoluer pour s’adapter à ces nouvelles technologies. La conception des villes futures doit intégrer des zones dédiées aux véhicules électriques et autonomes, favoriser les transports durables et créer des espaces connectés pour optimiser la mobilité urbaine. 

Ces articles pourraient vous intéresser